mardi 3 avril 2012

Papa no Iukoto o Kikinasai | La Totale

Papa no iukoto o kikinasai - Review globale

Avant de commencer


Petite mise au point des notions clés abordées dans l'article


LA règle d'or d'une histoire, est littéralement : Montrez, ne racontez pas
En d'autre terme, quand l'auteur a quelque chose a dire, il le fait en acte par les actions de ses personnages.

- 1. Définition brute de l'histoire


Une histoire est une métaphore de la vie, c'est l'auteur qui nous dit "Moi je pense que la vie c'est ça", mais à coups de métaphores ! Il ne doit en aucun cas nous dire dans ses dialogues ou dans les images ce qu'il veut dire, sinon il fait un traité philosophique ou une peinture. Un récit, c'est une oeuvre d'art temporelle, à l'instar de la musique et contrairement à une image qui est placardée sur un support et qu'on peut examiner aussi longtemps qu'on veut. Une histoire, c'est une série d'évènements, c'est un enchaînement d'actes, de scènes, qui mettent en jeu un protagoniste et des personnages secondaires.

- 2. Les personnages


Un protagoniste, c'est quoi ? C'est une entité matérielle qui a un but motivé. (Exemple pour rester basique avec Spiderman : Spiderman veut battre le méchant parce qu'il fait le mal et que c'est pas bien). La particularité d'un protagoniste, c'est qu'il a un certain nombre de dimensions ; c'est à dire de contradictions. (Toujours Spiderman : Spiderman est un super-héros tantôt, et mène aussi la vie de Peter Parker. Il n'a aucun problème de santé et est super puissant, mais doit agir comme s'il avait un corps d'humain. Peter Parker travaille comme Photographe (beaucoup moins classe que super-héros) personnelle de Spiderman (là, la contradiction c'est que bien qu'il ne veut pas qu'on découvre qu'il est Spiderman, il fait rapprocher Peter Parker de Spiderman, pour éviter que quelqu'un d'autre s'en approche). C'est un super-héros pauvre qui doigt payer son loyer en prenant des photos de lui et en livrant des pizzas. C'est un super-héros sans faiblesse corporel mais qui a une grande sensibilité amoureuse. Il peut se déplacer aussi vite qu'il veut, mais il est toujours en retard à ses rendez-vous... Spiderman a pleins de contradictions qui lui sont propres.) Chacune de ses contradictions va être appuyée par un personnage secondaire (Mary-Jane fait généralement ressortir la plupart des contradictions de Spider-Man, mais ça vaut aussi pour les méchants qu'il combat, son patron au journal, son pote Harry, son proprio, son prof de bio, etc...). Chaque personnage secondaire doit avoir une fonction liée au personnage principale, et si un personnage secondaire intervient avec les mêmes dimensions que d'autres, il prend de la place pour rien. Un récit doit avoir un nombre de personnage optimum. Juste assez pour remplir toutes les fonctions à prendre. Il ne faut pas surcharger le récit de personnages inutiles.

- 3. Les valeurs et les évènements narratifs


À chaque personnage correspond un certain nombre de valeurs. Ces dernières désignent simplement les qualités universelles qui définissent un être humain et qui peuvent avoir une valeur positive ou négative et peuvent passer de l'une à l'autre à chaque instant (vivant/mort, blessé/sain, inconscient/conscient, désespoir/espoir, peur/confiance, culpabilité/assurance, etc...). On appelle évènement narratif tout changement d'une de ces valeurs dans la vie d'un des personnages. Dans l'idéal, une scène correspond à un évènement narratif.

- 4. La scène


Dans une scène, il y a des actants (personnages participants), et un décor mais à vrai dire on s'en fiche. L'important, c'est les participants. Ce sont eux qui vont mener le jeu. Dans une scène, on a au départ des personnages qui ont chacun un but (exemple d'une scène de combat dans Spiderman : Octopus veut tuer Spiderman, Spiderman veut sauver la population (et surtout Mary Jane !) ). L'un d'eux va faire le premier mouvement, et ce sera ensuite une cascade de réactions en chaînes, qui, faisant monter la tension, aboutissent au Pivot Dramatique où la valeur narrative va changer. (Spiderman et Octopus vont échanger des coups, à un moment Spiderman se retrouve le bras en sang, il est manchot. Il va utiliser le bras qui lui reste pour faire tomber une poutre sur Octopus, qui va la briser avec un de ses quatre bras. La situation est désespérée, mais Spiderman se relève, dit à Octopus qu'il n'est plus volontaire de ses mouvements, que sa femme ne l'aimerait plus telle qu'il est maintenant, qu'il ne sert pas la science. Il sait qu'il ne peut pas atteindre le corps de son adversaire alors il tente d'atteindre son intellect. Manque de bol ça marche pas et Octopus s'énerve encore plus à l'entente du nom de sa femme, et dans sa rage un de ses bras vient cogner une de ses installations électriques, ce qui fait foirer tout son plan, et Otto Octavius revient à la raison et reprend le contrôle de ses bras qui selon lui lui font faire n'importe quoi. ... c'est une scène simplifiée construite par l'amateur que je suis, mais c'est une scène quand même, où la tension et les enjeux sont de plus en plus grands. On commence avec des coups de poings qui font à peine voler l'ennemi et on termine avec des phrases qui refont la vision du monde des personnages.).

-5. Une histoire


Une histoire, c'est ça en plus grand. On commence avec des scènes de petite ampleur, avec des conflits opposés aux protagonistes relativement faibles d'ampleur, puis plus on avance dans le récit, plus la pression se fait, et le conflit est de plus en plus important, pour atteindre le Climax de fin où le conflit ne pourrait pas être plus important, à la fin duquelle LA valeur du récit change, à jamais. (Dans Spiderman, on aura : Octopus se sacrifie pour la ville, et la Justice triomphe car les personnages sont plus intelligents que le crime. (ou un truc comme ça)).

Review de Papakiki

Maintenant qu'on a mis les choses au clair, voyons un peu ce qu'on a dans Papa no Iukoto o Kikinasai. Techniquement, si c'est une série tirée d'un visual novel, il y a une histoire (un visual novel sans histoire, c'est pas jouable ><). Donc on doit retrouver tout ça : protagoniste multidimensionnel, personnages secondaires, but motivés, conflits croissants, apogée au climax. Je vais décortiquer un peu le récit ^^

- 1. Lecture linéaire


Pour les protagonistes, je pense que c'est assez clair : on a Segawa Yuuta, étudiant dont le désir premier est de vivre sans l'aide de personne, de se débrouiller seul. (Il le dit en voix-off au tout début de l'animé : "Nee-san, plus besoin de m'inquiéter pour moi, je me débrouillerai tout seul". Un truc lancé en voix-off comme ça en début de récit, c'est assez bancal comme exposition, mais ne leur en prenons pas rigueur et continuons.) Il va faire la rencontre des membres du Club d'Observation de la Rue, dont Raika. C'est le premier évènement et les premiers personnages qu'on présente. On est donc en droit de penser qu'ils vont se révéler importants dans la suite de l'histoire ! On a Kouichi Nimura, Sako le gros, et Raika. Trois personnages qui pour l'instant sont bien distincts, et créent même un début d'intrigue dans la vie de Yuuta : lui tombe un peu sous le charme de Raika, Sako l'oblige presque à rejoindre le club, et Nimura ... il explique le comportement des deux autres tarés. Au début, il ne sert qu'à ça.
Un peu plus tard on nous présente la famille Takanashi, joyeuse comme tout. On nous dit absolument rien des personnages, on a juste leurs relations à la louche : la mère, les filles, le père. Aucun rapport avec Yuuta, jusqu'à l'après titre où on apprends que Yuri (la mère) est sa soeur, et que donc par conséquent les trois gamines sont ses nièces. À ce stade, il est évident qu'il va se retrouver tout seul avec ces trois-là. Tout le monde le devine, et l'auteur ne nous fait pas prier, il garde les filles pendant une soirée. La situation est alors la suivante : Yuuta, qui pensait pouvoir se débrouiller seul en tant qu'étudiant, se retrouve avec trois enfants sur les bras et est complètement dépassé. On se retrouve avec quelque chose dans l'esprit Kramer contre Kramer, mais en comique. (Pour ceux qui ne connaissent pas, Kramer contre Kramer est un drame domestique où deux parents se disputent au tribunal la charge de leur enfant, et quand il est chez son père, à un moment celui-ci essaie de lui faire du pain perdu et se fait presque attaqué par sa propre cuisine ; un peu comme ici quand Yuuta essaie de donner un bain à Hina. Il galère comme un dingue, et on croirait presque qu'il deviendrait fou.) Bientôt ce qu'on peut qualifier d'incident déclencheur arrive, et les enfants se retrouvent sans parents et sans maison. Les décisions familiales nécessitent de les séparer (Je ne spoile rien du tout, c'est dans le premier épisode, tout ça.), et comme tout le monde s'en doute, Yuuta va choisir de toutes les héberger.

- 1.1 Un petit arrêt là-dessus, tout de même.


On a tout un conseil de famille qui prend une décision nécessitant de séparer trois soeurs, et un étudiant moins expérimenté que la plupart des adultes présent s'oppose et propose de toutes les héberger, il les prend dans sa main et il s'en va. Sans déconner ça se passe limite comme ça. C'était pas plus dur d'arriver à affirmer sa volonté ? Il dit qu'il fait un truc et il le fait ? C'est Dieu, le mec ou quoi ? Sérieux. Une scène directement aux enjeux d'ampleur très large, mais des conflits extrêmement bas (C'est limite si le mec il arrive pas en disant son truc, qu'on lui dit non, qu'il dit "si !" et qu'on lui laisse...) Pour moi le début est un raté, même après toute la série.

- 1.2 Suite de la lecture


Et là, on va avoir une intrigue concentrée sur Yuuta et ses problèmes de logement, de finances, etc... On entend à plusieurs reprises tout au long de la série les gens autour de lui lui dire "C'est dur d'élever des enfants en étant étudiant !", ce que pas mal de gens dans le public que je connais affirme être l'enjeu de la série est clamé est répété tout au long de la série ... Règle d'or brisée ou quoi ? O_O M'enfin, je continue : On a une intrigue concentrée sur les problèmes de Yuuta et de ses "filles" en tant que locataires, on voit apparaître le personnage secondaire de la voisine, qui va mettre Hina en valeur avant de s'évaporer dans les méandres de l'oubli narratif, tout comme le Club d'Observation de la Rue, qui occupe le quart du premier épisode et qu'on ne verra que peu dans cette intrigue. C'est ma grande déception concernant cette "histoire" : On met en place un faux-début, avec une histoire d'amour et un drame étudiant et tout est foutu en l'air à la fin du premier épisode, avec un grand panneau "TROLOLOL !!!". Ils ont menti au spectateur. Moi, en commençant la série, je me suis dit "Oh, ben cool, encore une histoire d'amour avec une tarée =D" ... RICKROLLED ! C'est une slice of life avec trois mômes. Une slice of life très approfondie, je ne nie pas. On voit beaucoup de choses qu'on ne voit pas dans la plupart des animés... mais pour moi cet animé mérite le statut de documentaire-fiction. On a une intrigue de soucis sociaux qui n'a de cesse de nous mettre devant l'écran "C'est pas facile de s'occuper d'enfants quand on est étudiant." On nous le dit quand on le peut, et on nous le montre à l'image. Si vraiment c'est le message de l'animé, alors on ne devrait le comprendre qu'à la fin, au climax. Or ce n'est pas le cas, parce qu'on ne l'a pas compris : on nous l'a dit dès le premier épisode. La signification de l'histoire s'il en est une réelle se comprendra à la toute fin.

- 2. La fin


Je passe directement à la fin, parce que toute l'intrigue au milieu est composée d'éléments qui s'enchaînent mais pas vraiment avec cohérence. (Par exemple, l'anecdote de la voisine aurait bien pu se situer après l'anecdote de la proprio qu'on s'en serait pas dit "c'est bizarre, c'est pas dans le bon ordre !".)
À la fin, on arrive directement à une tension qui a monté tout d'un coup avec une lettre, et la pression de la famille qui était présente au tout début de la série revient. Là, je pense que je suis en droit de considérer qu'il y a eu un gros vide, et qu'enfin les deux bouts se joignent. On est enfin revenus dans une histoire ! \o/ (Cool, on est à l'épisode 10, il serait temps ...) Bref, on est presque de retour au point de départ, l'histoire reprend avec des données en plus, mais pas vraiment grand chose depuis les données du début. Mais, c'est vrai que par rapport aux épisodes d'entre deux la tension est immense ! La balance est instable : vont-ils rester ensembles ou pas ? C'est là la grande question ! ...EH mais ! Les gens, on vient de trouver l'enjeu de l'histoire. Ce n'est pas la difficulté d'élever des enfants en étant étudiant... c'est finalement le fait qu'ils restent ensembles. C'est ça qu'on a peur de perdre. C'est ça la valeur qui est bancale : ils sont tous les quatre ensembles ou ils ne le sont pas. Alors quelqu'un peut m'expliquer pourquoi après un conflit avec toute la famille pour les garder, Yuuta galère devant des problèmes de sous, de bouffe, de légalité de logement, etc... avant de revenir à la famille qu'il combattait au début ? On a une boucle de conflits, à quoi ça sert ? - Pourquoi ne pas avoir sauté la phase famille au début, ils se seraient barrés ensembles sans faire d'histoires, ils auraient galéré, de plus en plus pour arriver enfin au problème extrapersonnel de la société familiale qui là va vraiment mettre en péril leur ménage à quatre ! Là, ça aurait été cohérent. Ici, on a un jeu de saute mouton, avec une zone de planage sans signification au milieu.

- 3. Bilan


Ce qu'il faut savoir, c'est que tout ceci est une critique que j'ai postée sur un forum, en réaction à des "critiques constructives", qui à chaque fois concernaient l'ambiance générale, l'aspect global des thèmes abordés... mais jamais la réalisation concrète de l'histoire. Moi j'avais envie pour le coup d'apporter ce qui manquait à ce débat : le point de vue dramatique. Il est important de noter que je parlais de "fake histoire" depuis le début, parce que pour moi, rien ne tient debout. Comme je vous l'ai signalé, les conflits sont incohérents dans la montée en puissance, le début est un gros troll, des personnages apparaissent pour deux-trois épisodes et ne font que des apparitions furtives sans intérêt par la suite. Il n'y a aucune cohésion narrative dans les évènements, tout est décousu. Bon, ce n'est pas le seul. La plupart des comédies sont décousues aussi, et il y a des plans qui ne sont là que pour faire rire. Mais ici ce n'est pas une comédie. Dans une comédie, on ne voit pas une gamine pleurer parce qu'elle se rend compte qu'elle ne verra plus jamais ses parents, ni se rendre compte que pleurer n'arrangera pas les choses. Là, on a quelque chose qui se veut réfléchi, qui se veut dramatique... mais au final, moi je ne peux que rire à cause de la qualité médiocre de la narration.
La réalisation, cependant, est bonne. Les plans sont bien choisis, le casting est, malgré les voix vraiment trop aiguës, pas mal cadré, les procédés utilisés sont bons et montrent une certaine maîtrise de la réalisation, mais la narration dramatique du scénario... c'est mauvais. C'est mauvais parce que, sûrement, l'auteur ne savait pas dans quel genre placer son histoire, au début. Il a commencé sur l'élan d'une bonne comédie domestique, mais finalement, ça a tourné au drame plus intense et réfléchi, mais c'était trop tard pour changer, du coup ya des couacs et des incohérences de style. Je ne dis pas qu'on ne peut pas faire rire autre part que dans une comédie, mais dans une comédie, ce qui était bien parti pour en être une, il n'y a que le rire, une satire de la société ou d'un groupuscule quelconque (n'invitez pas un auteur de comédie à un diner, c'est le meilleur moyen de plomber une ambiance ! Un auteur de comédie, c'est un idéaliste en colère. C'est un type qui trouve que le monde actuel est naze, et qui sait que si on lui dit comme ça ben ça va pas passer, alors il le ridiculise, et fait rire les gens tout en leur disant "Aha, tu vois où il te mène, le monde ?".) Dans une comédie, on va être dans une idée de montrer que même dans les meilleures conditions, l'être humain est capable de tout faire foirer. Ici, on n'est pas (ou plutôt, on n'est plus) dans les meilleures conditions, et par conséquent ce n'est pas une comédie. C'est un drame comique, mais pas une comédie. Au début, c'était parti pour être une comédie étudiante, puis, comédie domestique (mise à part l'aspect glauque de la mort de Yuri qui fait un peu tout capoter dans l'idée comédie), et enfin ça a viré au drame domestique. Le genre est indécis, ce qui fait que l'histoire est indécise (parce que genre implique contrainte implique styles et créativité spécifique), et j'en reviens à ma conclusion : ça ne tient pas debout.


Conclusion

Voilà, tout ça pour argumenter et vous dire que pour moi, cet animé est à regarder vraiment d'un oeil très peu gourmand en émotions, ou alors à regarder épisode par épisode, faisant abstraction d'une quelconque histoire globale, et en évitant de faire attention au Club d'Observation de la Rue dans le premier épisode. À part ces petites choses que je reproche à l'histoire, cet animé est un très bon animé qui mérite un 8/10 pour son design, le délire modéré dont il fait preuve et l'aspect social abordé, et un demipoint parce qu'Hina pown tout le monde tellement elle est mignonne ! ;)

vendredi 17 février 2012

Death Note | 01 : Naissance

Avant de commencer

Death Note, c'est quoi ?

Bon les gens, je commence avec du gros. C'est pas de la gnognotte, ce que je vais vous présenter, là. J'attaque direct mes reviews avec Death Note !! Un des grands classiques de l'animation japonaise et du manga, que vous devez tous avoir commencé, que ce soit en animé et/ou en manga, et éventuellement terminé. Ce n'est pas forcément un must, mais avec le succès qu'il a eu, même si vous n'êtes pas fan de manga ou d'animé, vous l'avez essayé pour pas être à côté de la plaque.
Death Note a la réputation d'être un monstre de l'intrigue qui nous en fait voir de toutes les couleurs. Supposément extrêmement bien écrit. Créé par Obata Takeshi (小畑健) et Ohba Tsugumi (大場つぐみ) en 2003, Death Note a principalement conquis les esprits par son côté très ironique des protagonistes.

lundi 6 février 2012

Odd Reviews | Kesako ?


Bienvenue !

Vous êtes sur mon blog, mais vous ne savez peut-être pas de quoi il en retourne ...